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6-8 DICEMBRE 2000


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Le Monde daté du dimanche 3 décembre 2000

Après Prague, le train des « zapatistes italiens »
fait route vers la Côte d´Azur

LE « GLOBAL ACTION EXPRESS » est de retour. Ce train, c´est celui que réquisitionnent, depuis l´été 1997 et le sommet européen d´Amsterdam, les jeunes radicaux transalpins qu´ils soient « Invisibles », « Tute bianche »(« tous en blanc ») ou membres de Ya basta. Mardi, ils seront près d´un millier à le prendre, direction Nice, deux mois à peine après avoir filé sur Prague et participé aux manifestations en marge de l´assemblée générale du FMI et de la Banque mondiale. « Nous sommes les zapatistes italiens ! » proclame Vilma Mazza, l´une des porte-parole de Ya basta, qui, à quarante ans, fait incontestablement figure de vétéran.Goût de la formule, inclination pour un certain esthétisme dans la protestation, cette mouvance s´est fait remarquer depuis quelques années par ses actions coups de poing et par son sens de l´imagination. Dans la capitale tchèque, les Italiens ont popularisé une technique inédite de manifestation, à l´aide de vieilles chambres à air de camion, les gomoni, reliées entre elles par des cordages, qui forment ainsi un gigantesque bouclier de protection pneumatique visant à stopper et à faire reculer les forces de l´ordre.

En combinaison blanche, jetable, pour « évoquer la précarité du peuple des invisibles, ceux qu´on ne voit pas, chômeurs, immigrés, sans-papiers », ils ont à peu près tout investi : les plateaux de télévision de Media 7, l´une des chaînes de Silvio Berlusconi lors de débats sur l´emploi, les représentations théâtrales, l´Opéra de Milan, pour réclamer « le droit à la culture », les abords de centres de rétention pour immigrés ou les offices HLM. A Nice, ils manifesteront contre la Charte des droits fondamentaux « pas parce que nous sommes contre l´Europe, mais au contraire parce que nous voulons une Europe vivante, qui accorde des droits à tous ceux qui y vivent, avec un contenu social très fort et pas une Europe qui ne soit qu´une province de l´empire néolibéral ».

Nouveaux « autonomes » ? Le terme est peu prisé. « Il renvoie trop aux années 70 en Italie », indique Mme Bazza. Née des centres sociaux, lieux d´agitation politique et culturelle qui ont poussé dans toutes les grandes villes italiennes à la fin des années 80, cette mouvance présente une « filiation »avec le courant politique autonome italien, estime, pour sa part, Polika Calzini, journaliste à Carta, l´agence de presse alternative créée par Ya basta qui édite un quotidien sur le Web et un mensuel sur papier. Radio Sherwood, la référence de Ya basta et des Invisibles dans le nord-est de l´Italie fut jadis une station historique de l´autonomie à Padoue. Certains groupes locaux revendiquent l´étiquette autonome comme la Zanzara (« le Moustique ») à Gênes. Ailleurs, comme à Venise, d´autres sont devenus de quasi-institutions, participant à des initiatives communes avec la municipalité.

C. M.

Le Monde daté du dimanche 3 décembre 2000