Le
Nouvel Observateur
VACHE FOLLE
Italie: cas d'ESB chez le
fournisseur de McDo
Une vache folle aurait été détectée chez le fournisseur exclusif de McDonald's pour
tout le pays.
L'Allemagne renforce son dispositif de recherche.
Le premier cas possible de vache folle en Italie a été découvert dans un abattoir qui
fournit de la viande notamment à la chaîne de restauration rapide McDonald's en Italie
et dans d'autres pays d'Europe.
Cet abattoir situé à Lodi, en Lombardie, appartient au groupe Cremonini qui est le
fournisseur exclusif du géant américain de la restauration rapide dans toute l'Italie, a
annoncé lundi un porte-parole de Cremonini, Massimiliano Parboni. Le groupe Cremonini,
qui fournit environ 40% de la viande bovine au marché italien, ne précisait pas lundi
quels autres pays d'Europe pouvaient être concernés par ses exportations.
Ce cas, encore non confirmé, est une vache laitière de six ans élevée en Lombardie.
Les deux seuls cas signalés jusqu'à présent en Italie étaient des vaches importées de
Grande-Bretagne et ils remontaient à 1994.
McDonald's, qui a 295 restaurants en Italie servant quotidiennement 600.000 consommateurs,
a affiché récemment des informations censées rassurer ses clients sur l'origine de la
viande qui leur est servie. On ne faisait pas de commentaire ce lundi chez McDonald's.
La vache, qui a été abattue jeudi, était infectée par l'agent de l'encéphalopathie
spongiforme bovine (ESB), selon deux tests. Les résultats d'un troisième test devraient
être rendus publics mardi soir. "Nous nous y attendions, l'Italie ne pouvait être
l'exception", déclarait ce lundi sur la chaîne Canale 5 Maria Caramelli, l'une des
scientifiques participant aux analyses de cervelles de bovidés.
"Nos connaissances sont insuffisantes"
L'Allemagne va renforcer ses recherches scientifiques sur la maladie de la vache folle
afin de rassurer ses consommateurs, a annoncé dimanche la nouvelle ministre de
l'Agriculture Renate Kunast. "A l'heure actuelle, nos connaissances sur la
transmission de l'infection sont insuffisantes", a-t-elle déclaré à la radio,
ajoutant par ailleurs qu'on était "encore loin d'avoir des tests fiables".
Membre des Verts, Renate Kunast a succédé la semaine dernière à Karl-Heinz Funke,
emporté dans la tourmente de la crise de la vache folle en compagnie de sa collègue de
la Santé Andrea Fischer. Cette dernière a été remplacée par Ulla Schmidt. Avocate pénaliste
de formation, Renate Kunast n'a pas encore donné les grandes lignes de sa politique sur
ce point.
Cas d'ESB chez un bovin de moins de 30 mois
Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a par ailleurs incité dimanche soir les
agriculteurs allemands à ne pas s'opposer aux réformes, nécessaires selon lui pour
combattre les peurs des Allemands concernant la maladie de la vache folle. "Il faut
restaurer la confiance dans la qualité des produits", a déclaré le chancelier au
cours d'une émission télévisée. Le ministère de la Défense a annoncé de son côté
qu'il allait procéder à la destruction de toutes les rations comprenant de la viande et
des saucisses produites avant le 1er octobre dernier. Le ministère a également annoncé
que les soldats souhaitant manger des repas sans bœuf le pourront, confirmant une
information parue dans l'hebdomadaire Bild am Sonntag.
Le même journal rapporte par ailleurs que le commissaire européen à la Santé et à la
Consommation David Byrne a adressé une lettre aux autorités allemandes s'inquiétant de
la découverte d'un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) chez un bovin âgé de
moins de trente mois. Davis Byrne a également écrit aux Quinze en leur demandant de
faire un rapport d'étape quinze jours après l'application du dépistage systématique de
l'ESB chez les bovins de plus de 30 mois entrant dans la chaîne alimentaire.
Premier cas de vache folle en Autriche
L'Autriche a annoncé dimanche qu'elle avait découvert son premier cas de vache folle. Le
gouverneur de la province du Tyrol, Wendelin Weingartner, a précisé à l'agence
autrichienne APA que le bovin était né dans sa province et qu'il avait été abattu dans
le land allemand du Bade-Wurtemberg où un premier test a été déclaré positif.
Un second est en cours, a-t-il précisé, et s'il confirme que la vache était atteinte
d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), l'ensemble du troupeau dont elle est issue
sera abattu.
L'Autriche a interdit les farines carnées dans l'alimentation des bovins en 1990, mais
APA cite des officiels qui expliquent qu'étant donné que le Tyrol est frontalier de
l'Allemagne, il est possible que le bétail ait pu être nourri avec des farines importées
illégalement.
La Commission temporise
La Commission européenne a tenté de minimiser ce lundi l'impact de la découverte de
nouveaux cas de vaches folles en Italie, Allemagne et Autriche, en estimant que "ces
découvertes ne sont pas une surprise". Selon Beate Gminder, porte-parole de la
Commission, "la détection des premiers cas présumés en Autriche et en Italie ce
week-end s'explique par le large programme de tests mis en place en Europe depuis le 1er
janvier. (...) Les résultats ne doivent pas nous surprendre, et même s'il faut rester
vigilant, il ne faut pas ajouter aux craintes de la population simplement parce qu'on réalise
un programme de recherche".
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